Depuis la mort du caporal Daniel Gunther de Val-Bélair, Québec, le 18 juin, alors qu'il faisait partie du 2ième bataillon du Royal 22ième Régiment, en poste en ex-Yougoslavie, le département de la Défense a maintenu qu'il avait été tué par un tir de mortier égaré.
Le 23 juin, j'écrivais que le véhicule blindé M113 (TTB) * où prenait place le caporal Gunther était si fragile qu'il ne pourrait même pas stopper des fragments d'obus de mortier et que les Américains avaient mis un terme à son utilisation au Vietnam dans des situations de combats.
Jusqu'à mardi dernier, le département de la Défense insistait pour dire que le caporal Gunther avait été la cible d'un tir de mortier égaré. Mais mercredi, tout avait changé !
Maintenant que la revue militaire indépendante Esprit de Corps a dévoilé la vérité et que plusieurs militaires avaient apporté leur témoignage, le département de la Défense admet maintenant que le caporal Gunther a été visé directement par une arme antichar, probablement une arme à recul de 82 millimètres, lancée d'une position serbe à environ 800 mètres.
L'armée était au courant depuis l'enquête conclue le l0 juillet dernier. Mais jusqu'à ce qu 'Esprit de Corps commence sa propre enquête et jusqu'à ce que les soldats parlent, le département de la Défense nationale avait gardé le couvercle bien fermé sur cette histoire. La question que l'on se pose est POURQUOI?
Possiblement parce que c'est plus acceptable politiquement de parler d'un canadien tué accidentellement que délibérément par des forces hostiles.
Mais cette histoire est encore plus complexe! Si l'on se fie à ceux qui étaient là, les Canadiens auraient eu un avertissement à savoir que si leur TTB était utilisé en poste d'observation, il serait visé, parce qu'il avait la capacité de voir la nuit. On leurs auraient demandés d'utiliser plutôt un véhicule de reconnaissance Cougar, qui n'a pas cette capacité.
Les canadiens qui manquaient de véhicules n'avaient pas de véhicule Cougar de disponible et ont donc envoyé un TTB, ce 18 juin.
A 12:40 p.m., le caporal Gunther en poste d'observation se tenait debout dans la tourelle de son TTB, et observait droit devant lui. Le capitaine et le sergent étaient calés à l' intérieur du véhicule, lorsque celui-ci fut atteint. La bombe antichar a traversé le corps du caporal Gunther pour enfin exploser à l'arrière de la tourelle, lui arrachant la tête. Les deux autres militaires n'ont subi que de légères blessures.
Démontrant une grande présence d'esprit, le sergent Robert dégagea l'espace du conducteur de ce qui restait du corps du caporal et conduisit le véhicule dans un centre médical.Ceux qui ont entendu la détonation de l'arme, affirment qu'il n' y eut qu'un délai de 2 à 3 secondes entre le tir lui-même et le moment de l'explosion. Avec une bombe de mortier, un tel délai aurait été au moins de 15 à 20 secondes.
Pourquoi l'histoire d'un tir de mortier égaré a-t-elle été inventée quand la vérité était connue depuis le début? C'est une question qui demeure mystérieuse!
Dans le cas d'une autre mort, celle du capitaine Jim DeCoste lors d'un accident en septembre, la version officielle veut que le conducteur du véhicule, le caporal Tracy Bouck, s'apprêtait à dépasser un tracteur dans une côte lorsqu'elle est entrée en collision frontale avec un camion serbe. Elle est restée coincée dans le véhicule ayant les jambes broyées. Je lui ai parlé, et elle insiste sur le fait qu'elle ne dépassait pas le véhicule serbe en question mais que c'était plutôt lui qui la dépassait. Elle dit qu'elle n'a pas encore vu le rapport de l'accident et qu'elle n'a pas non plus été interrogée à ce propos !
Elle dit que les Serbes l'ont dégagée du véhicule et l'ont étendue sur le bord de la route où elle était à demi-consciente. Ils l'ont fouillée, lui ont volée son argent, son casque des Nations-Unies et sa carabine. Rien de cette histoire n'a été rendue publique et on se demande si l'on ne saute pas aux conclusions un peu trop vite en faisant porter le blâme aux Canadiens eux-mêmes pour ces évènements.
Dans un autre cas, un groupe de militaires du régiment canadien Princess Patricia nous raconte comment ces militaires on réussi à déloger les croates, d'une région qu'ils occupaient, pour y trouver dans une ferme abandonnée, deux jeunes femmes mortes, attachées sur des chaises, violées, et qu'on aurait ensuite brûlées! Apparamment les Canadiens étaient si choqués qu'on a du les retenir pour ne pas qu'ils réagissent. Si cela est vrai, il s'agit d'un autre évènement de mission de paix, dont on n'a pas parlé.
Après tout ce que l'on entend sur nos troupes en Somalie, on peut se demander pourquoi une présence permanente et indépendante ne se trouve-t-elle pas en contact direct avec les troupes canadiennes des Nations-Unies, sur les zones de combats!
TTB: Transport troupes blindé
Auteurs de ce site: Peter Gunther et Dominique Leiba-Gunther